En no Gyōja (634–701)

C’est un ascète des montagnes ayant vécu dans la deuxième moitié du VIIe siècle. On lui voue un culte en tant que fondateur du shugendō.

Le shugendō est une religion née au Japon qui combine l’ancien culte japonais de la montagne avec les influences du bouddhisme et de l’astrologie des sciences occultes. La grande nature est le dieu lui-même, et sa manifestation est Bouddha lui-même. Les montagnes sacrées sont les lieux d’entraînement religieux qui génèrent la force spirituelle à travers des exercices difficiles, l’objectif étant le secours du peuple. En no Gyōja a fait de la longue chaîne de montagnes Ōmine s’étendant de Kumano à Yoshino, un lieu d’entraînement religieux et la terre sainte du shugendō.

En no Gyōja est né dans le Yamato,à Katsuragi no Kaminokōri, (ville de Goseshi dans le département de Nara), et à 17 ans, commence à psalmodier les incantations de Kujaku Myōō. Il pénètre ensuite dans les profondeurs du mont Katsuragisan, s’habille avec des écorces de glycine, se nourrit de noix et poursuit l’entraînement sévère des ascètes de montagnes. Finalement, il atteint au mont Kinpusen de Yoshino, les connaissances de Kongō Zaō Daigongen qui lui permettent de jeter les bases du shugendō. Sa force spirituelle mystérieuse lui permet de courir à travers les plaines et les montagnes, de s’élancer vers le ciel et de se faire servir par les démons. C’est en tout cas, ce que transmettent les légendes.

Après la mort de En no Gyōja, le shugendō introduisit à la fin de l’ère Heian, les rites et les prières du bouddhisme ésotérique. Le shugen de l’ordre Shingon fut appelé Tōzanha, et celui de l’ordre Tendai transmis par le grand maître Chishō Daishi Enchin qui a reconstruit le temple Miidera, fut appelé Honzanha. De nos jours, la statue d’En no Gyōja se tient devant le pavillon Gyōjadō du temple Miidera, et tous les ans au mois de mai, on célèbre sur l’autel du feu, l’office religieux Honzan Saitō Daigomaku.